Cette année (2020) j’ai demandé aux étudiants de présenter le travail d’un·e artiste qui emploie la sérigraphie. Voici la présentation de Olivier Schrauwen par Frank Delorme.


Olivier Schrauwen, né en en 1997, est un auteur de bande dessinée belge. Il a étudié l’animation à l’Académie royale des beaux-arts de Gand avant de poursuivre un master de bande dessinée à Sint-Lukas, à Bruxelles.

Il est très actif dans le monde de la micro édition et publie fréquemment dans des revues, fanzines, etc

Celui ci, malgré ses collaborations avec de prestigieuses maisons d’édition ( Fantagraphics) et son succès à l’international, a l’habitude de s’auto-éditer ou de travailler avec de petites maison d’édition qui, lui garantissent un grande liberté. Ainsi, Olivier Schrauwen peut librement expérimenter narrativement, graphiquement mais aussi dans sa manière de publier.

Arsène Schrauwen , par exemple fut originellement concu et pensé en risographie, pour être publié en trois volumes dont il assurait la distribution.

Après sa republication chez Fantagraphics  en un seul et même livre, l’auteur décide d’y intégrer des pages de «pauses»  ou il recommande d’attendre quelques semaines.avant de poursuivre la lecture Cette pratique inhabituelle lui permet de reproduire l’effet d’attente entre la parution de plusieurs tomes, et de proposer une lecture qu’il estime plus adaptée à de longs roman graphiques.

Cela lui permet également de penser la construction de son livre différemment. Ces pages de pauses deviennent un terrain de jeu idéal pour y expérimenter la risographie. Olivier Schrauwen y superpose des formes simples qu’il compose en motifs géométriques plus complexes.

A l’origine utilisée comme moyen de production moins onéreux, Olivier Schrauwen joue de cette bichromie imposée.

Dans Arsène Schrauwen, l’utilisation de la bichromie sert la narration.Elle est pensée dans son album pour signifier un changement de température, différencier les scènes réalistes de celles plus oniriques, elle réprésente le passage du jour à la nuit ou encore symbolise le clignotement d’un néon. Ces dispositifs chromatiques ne sont cependant  jamais fixes, il en change constamment le fonctionnement.

Le miroir de Mowgli est un autre exemple de l’utilisation habile qu’Olivier Schrauwen fait d’une simple bichromie en sérigraphie. Dans un livre concu en miroir, ou les planches, les cases résonnent entre elle et ou la thématique du reflet est si importante, l’utilisation des couleurs complémentaires et le résultat de leur superposition s’avère idéal. L’usage, la place des couleurs et des superpositions, leurs signification lui permet de mettre en places des dispositifs presques ludiques dans la conception de ce livre objet.