Cette année (2020) j’ai demandé aux étudiants de présenter le travail d’un·e artiste qui emploie la sérigraphie. Voici la présentation du collectif FrenchFourch par Evan Rochette.
Comment concilier local, underground et chaleur humaine, aujourd’hui je vous propose de rencontrer la FrenchFourch une structure d’édition sérigraphique parisienne.
Pouvez-vous me présenter FrenchFourch ? Combien êtes- vous ?
Frenchfourch est une structure d’édition particulièrement orienté vers la sérigraphie. Au départ un projet étudiant avec des potes sur internet, c’est devenu plus important lorsque j’ai eu accès à la sérigraphie comme medium de production et de recherche. Au fil du temps des rencontres et des projets je me suis retrouvé moniteur de l’atelier de sérigraphie de la HEAR de Strasbourg et j’ai pu lancer un gros projets d’affiche et d’expo a l’international. Tu pourras chercher des infos sur le projet Bastonnade*. Il y a quelques interviews en ligne avec pas mal d’info. Ensuite j’ai bossé dans un atelier d’art ce qui m’a vraiment confirmé l’idée de pouvoir continuer dans la lancé un bon moment sans trop m’ennuyer. Et après avoir rencontré quelques personnes très motivées on a monté notre lieu atelier galerie Paris Print Club et Galerie P38 puis la libraire Batt Coop.
* Projet Bastonnade Le projet regroupe près d’une cinquantaine d’artistes de tout horizons regroupés au sein d’un projet collectif. Chaque artiste devra défendre son univers dans une arène fictive qui à terme, prendra la forme d’une édition.
Comment définissez-vous le rôle de votre atelier ?
Un lieu d’accueil pour l’édition d’art en sérigraphie. Parisien, local, slowlife, underground de fait géographique puisque nous somme en cave avec l’envie de montrer et défendre ce qui me fait vibrer. Mais heureusement que je cotoie d’autres techniques, la gravure, la risographie, la photo, la typographie, le graphisme et tous ces avis divers pour ne pas me scléroser. On est vraiment pas à l’abri de bonne surprise.
Pourquoi avoir choisi la sérigraphie à l’impression digitale ?
Pour la qualité du dépôt et la multiplicité des supports. Le spectre des possibles est vraiment riche. Et les contraintes de la technique apportent leur lots de suprises qui me plaît dans mon travail de recherche. Aussi précis que fulgurant, je navigue avec joie sur cette rivière de pigment.
Comment faite vous vivre votre atelier ?
Nous avons divers statuts, association, artiste, professeur, graphiste, etc… Ce qui permet de payer le loyer pour enchainer sur des projets absolument pas lucratifs mais tellement intenses. L’idée est d’arriver a l’équilibre pour pouvoir continuer à s’exprimer librement. Je rencontre beaucoup d’artistes et je les invitent à se plonger dans la technique en essayant d’être le plus ampatique et pédagogique possible. Ca ne me coûte absolument pas, j’adore ça. Je complète ces phases d’acceuil par des recherches personnelles pour des expo ou des livres. Pour ensuite pouvoir aussi proposer de nouvelles astuces a mes invité.es.
Quels sont les prochains projets et objectifs de votre atelier ?
Et bah recommencer d’imprimer pardi ! Il me brûle d’imprimer le faire part de naissance de ma deuxième fille. Cette fois c’est moi qui dessine. Ça va être folie. Et puis je lance une nouvelle série de petit posters. Il y aura aussi le lancement de trois projets plus jeunesse. Dont le dernier de ma copine. On devait le lancer avant le confinement. Mais bon tu connais.
À quoi ressemble une journée au sein de FrenchFourch ?
Je vais à l’atelier, et je commence par faire un câlin a chaque personne présente. Artistes, artisans, invité.es, stagiaires. On est parfois une vingtaine. Ça fait déjà beaucoup d’amour pour bien commencer la journée. Ensuite je bois un café si il est fait sinon j’en lance un que j’oublierai de boire mais ca fera le bonheur d’un ou d’une autre sans aucun doute et très très vite. Sur mon trajet de banlieue j’ai eu le temps de répondre aux mails. Et là je peux envoyer quelques devis ou pistes d’impressions. Et puis je me lance. Parfois c’est direct sur presse, des fois je dessine, des fois c’est sur l’ordi. Souvent c’est des allers retours entre tous les médiums.
Il faut prévoir les workshops et lancer la com pour les incriptions. Mettre à jour les réseaux sociaux et shooter les dernières prods. Mettre le site à jour. Dessiner. Relancer les artistes sur les différents projets en cours.
En début de semaine je clean l’atelier. Et en fin de semaine j’envoie les commandes. Même si la plupart passent par Batt Coop. Entre les deux j’essaye de bosser avec des gens inspirants. Parfois ca me rapporte des sous parfois ça me rapporte ce qu’il faut d’explosion de motivation sous couvert de collaboration avec des copains. J’essaye en ce moment de dégager du temps pour des projets plus introspectifs. Moins collaboratif même si je n’y arrive pas du tout. Même en confinement c’est dire.»
« Hey, man, am I driving ok? » projet produit lors d’un workshop de la FrenchFourch.