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Oficina Loba

Cette année (2020) j’ai demandé aux étudiants de présenter le travail d’un·e artiste qui emploie la sérigraphie. Voici la présentation de Oficina Loba par Loïc Ralet.


Rose @junk_whisky

Cette année (2020) j’ai demandé aux étudiants de présenter le travail d’un·e artiste qui emploie la sérigraphie. Voici la présentation de Rose par Marine Phouthavy.


Qui est-elle ?

Rose s’est faite piquée par le moustique de la sérigraphie lors d’un workshop à l’université en France, elle décide de venir à Bruxelles pour continuer à développer sa créativité au 75 avant de quitter cette école pour rejoindre finale-ment les Beaux-arts de Bruxelles.
Son art engagé et percutant retient l’attention de quiconque pose son regard sur ses affiches qu’elle colle à la volée dans les rues et les métros de Bruxelles.
L’indignation est bien plus qu’une opinion ou qu’un ressenti chez Rose, c’est aussi son moteur de création.

Elle fait partie de cette génération d’artiste qui n’hésitent pas à poser leur doigt là où ça fait mal et qui nous font réagir face aux injustices du monde moderne que ce soit la déforestation, le racisme, les guerres ou le patriarcat. Là où il y a un combat à mener pour l’humain, Rose se sert de son art pour le faire connaître !
Je me suis entretenue avec elle ce 8 mai chez son petit-ami Victor, lui aussi étudiant sérigraphe aux Beaux-arts de Bruxelles.

L’entretien

Salut Rose ! Comment définirais-tu ton travail sérigraphique ?

Engagé, engagé niveau militantisme, niveau humain, je m’indigne, j’aime m’indigner. Dès qu’il y a quelque chose que je veux dire je le dessine, je me défoule sur le papier. Mon travail c’est mon exutoire en gros. Tout ce qui grouille tu le mets dans ton taff, tu te vides. En plus ce qui est génial avec la sérigraphie c’est cette possibilité de faire plusieurs exemplaires du coup tu diffuses beaucoup mieux, d’un coup tu as plusieurs voix, c’est comme un super mégaphone !
Mais bon, je dirais quand même que mon travail comporte 2 facettes : y a la facette que je fais à chaud, je fais les choses cash, je crée du brut de décoffrage. Dans cette facette là je suis plus percutante voir un peu bornée (rires), je crée et dis les choses comme elles me viennent.
Puis il y a la facette où je suis à l’aca (Académie des Beaux-arts de Bruxelles) où la je réflechis un peu plus à l’esthétique de l’affiche, je me calme, je suis moins énervée, je cherche à faire passer des messages de manière plus… Douce et réfléchie, mon travail est moins «abrupt».
Je pense que ce côté plus «délicat» peut amener les gens à regarder plus facilement mes affiches, s’ils voient direct une affiche «FUCK EVERYTHING» ouais, ils vont être moins enclin à regarder, ils vont se sentir agressés quoi (rires) !
Mais au fond quand je travail je le fais dans un premier temps pour moi puis j’espère que les autres vont s’indigner avec moi.
Je colle des affiches dans la rue et le métro à Bruxelles, là j’essaie aussi de faire passer les messages plus «délicatement» pour pas que mes affiches se fassent arraché directement. Par exemple la dernière fois avec une amie et Victor on est allés coller des affiches dans le métro, ma pote c’était sur le féminisme, Victor c’était des créatures hybrides mythologiques et moi c’était sur la situation en Syrie.
C’était super car on les as collées côte à côte et du coup les gens étaient direct intrigués et les messages sont bien passés, le regard des gens voyageait sur les affiches, elles ont pas été arrachées, ça fait plaisir de voir ça.
En fait quand je dois définir mon travail j’aime bien dire Mai 68 des temps modernes (rires), je sérigraphie pour l’indignation commune, je fais passer des messages qui je l’espère permettront aux gens de libérer la parole ou au moins de faire réfléchir quand on croise une de mes affiches.

Dans ta manière de préparer les images, est-ce que c’est tout préparé et cadré à l’avance ou est-ce qu’il y a une part de réflexion pendant le tirage. Y a-t-il place à l’improvisation ?

Oui, totalement, je laisse place à l’improvisation ! Comme je l’ai dis avant ce qui est génial en sérigraphie c’est que tu peux imprimer la même image à l’infini dans le principe.
Ce que je fais souvent c’est que je reviens redessiner par dessus mes tirages après coup, l’image n’est pas forcément terminée une fois qu’elle est imprimée, je reviens la moduler et ajouter ou enlever des choses, c’est malléable, c’est génial !

Du coup je dirais pas que je viens réfléchir sur l’affiche pendant l’impression mais plutôt après coup. Et puis des fois on imprime en se disant que ça va être top mais en fait on arrête au bout de deux passages (rires) c’est ça la sérigraphie !

J’ai cru comprendre que tu avais toi-même ta petite station de sérigraphie chez toi, et que Victor à son carrousel pour l’impression textile dans le salon aussi, comment as-tu trouvé ce matos et comment l’as-tu installé ?

Alors oui, moi j’ai juste une station papier, c’est vraiment juste une bête table rafistolée avec une latte de bois et des charnières comme la porte d’entrée là !
C’est que de la récup’ franchement c’est tout bête mais ça fait le taff (rires). J’ai aussi une station d’insolation avec un halogène de chantier que j’ai acheté et un cadre de table en fer avec une plaque de plexiglas à la place de la planche de bois sur laquelle on mangerait d’habitude, j’ai trouvé ça dans la rue aussi !

Et toi Victor ?

Ce carrousel je l’ai acheté genre 280€ et des poussières, c’est vraiment de l’entrée de gamme, avant j’avais une autre station mais avec une tête unique, je pouvais faire que un passage si-non c’était une horreur pour les calages, là maintenant j’ai plu-sieurs têtes et elles tournent, c’est vraiment top, j’ai fixé tout ça à ma table en bois et hop ! On peut imprimer !

Schéma de la station papier de Rose.
Le carrousel de Victor

Du coup Rose, comment le fait d’avoir ton propre petit atelier de sérigraphie chez toi à changé ta manière de travailler ?

LIBERTÉÉÉÉÉÉÉÉ ! Quand j’ai quitté le 75 (école d’art Bruxelloise) où je faisais de la sérigraphie, je me suis mis en tête que j’allais avoir mon propre atelier.
Du coup j’ai bossé, j’ai économisé pour m’acheter des cadres, des encres etc et j’ai ouvert ma petite station ! Ça a changé ma vie. C’est tellement cool de te lever le matin et de te dire «Tiens j’ai envie d’imprimer là tout de suite» et tu peux le faire, c’est tellement libérateur !

T’es plus dépendant d’une structure ou d’une école, j’ai l’impression parfois d’être une petite artiste clandestine qui imprime ses affiches d’indignation dans son atelier, comme à la résistance (rires).
De toute façon mon prof dit toujours que le plus important pour un artiste c’est d’avoir son atelier, et je pense qu’on est tous d’accord sur ce point-là.

As-tu des techniques préférées en sérigraphie ? Des supports imprimables avec lesquels tu aimes travailler par exemple ?

Là quand j’y réflechis j’aime beaucoup imprimer sur du verre, la transparence donne une nouvelle dimension à ton impression, tu peux vraiment jouer avec ça c’est top.
Là cette année à l’Aca on nous as demandé de créer des vitraux en sérigraphie, j’ai choisi de m’inspirer des gros bâtiments en URSS qui sont de gros blocs pleins de vitres bien massifs, j’ai décidé de mettre plein de gens dans des petits vitraux en blocs, j’ai dessiné les corps finement à l’encre de chine, la sérigraphie permet ce genre de petits détails tout fins, c’est pas quelque chose que tu peux avoir dans n’importe quelle technique d’impression d’images.
Façon avec la sérigraphie tu peux imprimer sur tout : papier, textile, tôle, verre et même sur les avions, leurs logos c’est de la sérigraphie ! Bon c’est pas les mêmes encres que le papier évidemment (rires) mais c’est de la sérigraphie ! Tu peux vraiment tout faire c’est fou.
J’aime bien aussi faire mes typons à la main, c’est le bordel, c’est mal calé mais j’adore ça, j’apprécie vraiment l’erreur du fait main, et t’es vraiment plus proche de la matière, tu la perçois mieux et donc tu la travailles mieux. Genre les feutres usés, la texture se voit beaucoup mieux quand c’est à la main plutôt qu’à l’ordi je trouve. J’adore la sensibilité et la spontanéité du fait main, faut laisser place à l’erreur dans la création !

Quelles sont tes inspirations en sérigraphie ou artistiquement en général ?

Tomi Ungerer, c’est bateau mais c’est vrai (rires) son taff est gé-nial, c’est super engagé et impactant, tout ce que j’aime.
Sinon j’avoue que là j’arrive pas à te sortir d’autres noms, en plus j’suis sûre que ça me reviendra sûrement quand tu seras repartie à tout les coups, désolée (rires) !

«EAT» de Tomi Ungerer. 1967.

As-tu des projets futurs ? Des choses que tu aimerais faire plus tard ?

Un énooorme vitrail, taille humaine quoi !
Sinon y a pas mal de résidences d’artistes qui font des appels à projets , j’aimerais bien y participer, découvrir des choses, des copains artistes et mener à bien mes projets.
La sérigraphie ça peut coûter rien comme ça peut coûter cher, si tu choisis d’imprimer sur de la tôle par exemple, ça va te coûter une blinde direct ! Les résidences d’artistes elles t’offrent cette opportunité de faire naître tes idées que t’aurais pas pu financer sans elles, c’est top.

Ce serait vraiment le rêve, t’es payé pour créer et tu rencontres pleins de gens super cool.
Y a de super bonnes résidences en France, dans la campagne, tu bosses puis tu vas te promener dans les champs avec le chant des oiseaux (rires), ouais je dirais que c’est un de mes projets pour l’instant, intégrer une résidence d’artistes… Et puis aussi faire des discours engagés à l’ONU (rires) !

Typons pour un projet sur le confinement qui sera imprimé sur du verre.

Pour terminer sur une note rigolote, dis moi quelle est ta bière préférée !

Aaaah euuuuh, la Joy Jungle ! Non ! La Zinnebir ! Ouais la Zinne-bir c’est vraiment trop bon, mais j’en trouve nul part avec le confinement (rires) !

Je remercie chaleureusement Rose, Victor et Max de m’avoir accueilli chez eux le temps d’une après-midi pour ce petit entretien autour d’une jupiler !
J’espère que cet article vous aura donné envie d’aller suivre le travail de rose ( @junk_whisky sur Instagram), n’hésitez pas à lâcher un follow et merci de m’avoir lu !
Marine Phouthavy.

Ne rougissez pas

Cette année (2020) j’ai demandé aux étudiants de présenter le travail d’un·e artiste qui emploie la sérigraphie. Voici la présentation du Collectif “Ne rougissez pas” par Estelle Heude.


Ugo Gattoni – Les carrés d’Hermès

Cette année (2020) j’ai demandé aux étudiants de présenter le travail d’un·e artiste qui emploie la sérigraphie. Voici la présentation de Ugo Gattoni par Thiébaut Grivel.


Un travail minutieux et connu pour son détail et sa manière de procéder. Ugo Gattoni travaille d’une manière qui m’influence énormément, souvent sur des grands formats comme j’ai pu en débuter. La suite de mon travail en sérigraphie, je l’espère, se rapprochera de sa manière de procéder un jour. L’application de grands formats qui ne sont pas imprimables d’une autre manière que par le billet de l’intervention d’une technique comme la sérigraphie ou la gravure sur métal, ce qui lui permet d’obtenir le rendu qu’il souhaite.

Né en 1988 à Vitry-sur-Seine il a obtenu son diplôme de concepteur graphique en 2010. C’est alors qu’il demande à ses parents de lui laisser 6 mois pour se lancer dans un projet personnel de très grande ampleurs (une fresque de 10 mettre de long par 1 mètre 20 de hauteur entièrement faite au rotring).

Ce défi qu’il s’est lancé va aboutir à une exposition intitulée « Ultra copains » dans une galerie qui se nomme Surprise, c’est notamment grâce à ce travail gigantesque qu’il se fait remarquer ainsi que par son édition de 2012 par Nobrow « Bicycle ».
Il va alors travailler avec de grandes marques comme Rolex, Hermes, ou encore le New York Times.
Pour la plupart de ses productions, il part souvent d’une anecdote qu’il intègre à son travail puis qu’il fait évoluer.


Pour pratiquement tous ses projets il veut avoir un aspect artisanal présent, et toujours dans la manière de faire les choses au millimètre, il ne compte pas les heures de travail pour effectuer le transfert de ses dessins à la technique voulue. Les choses prennent le temps qu’elles doivent pour pouvoir être parfaitement exécutées, même si bien souvent il est accompagné d’artisans excellent dans leurs domaines (gravure sur métal, sérigraphie, menuiserie etc …)
Pour la réalisation de sérigraphie il a été accompagnée par Hermès lors de sa conception des carrés, il a dû porter une attention nouvelle à la couleur et au format. Leurs chaines constituées de machine lui ont permis d’obtenir un rendu inégalable sur une production de si grande ampleur et sur ce type de support.

Petites indications
le carré Hermes se vend 365euro il y en a eu plus de 2000 différent produit depuis sa création et il s’en vend 1 toute les 30 minutes dans le monde en moyen.
Ils sont tous produit dans la région du Rhône Alpes.

Une soie spéciale et exceptionnelle.
Tout d’abord le twill de soie est une technique de tissage qui met en valeur les couleurs lors de l’impression, un tissage oblique dans la matière (technique de tissage que l’on retrouve pour d’autre matières comme le polyester et coton)
le prix varie aussi en fonction du MM qui est alors l’unité de mesure qui fait foi sur sa valeur intraseque, une vraie différence de qualité qui permet à Hermès d’avoir des carrés si précieux.
Hermes utilise alors du twill de soie 14 MM, une unité de poids, ce qui démontre qu’il y a plusieurs densités de matière possible, le poids reflète ainsi la densité, le tomber, le toucher, mais aussi il fera varier le prix du tissu.

L’impression et la traversée de l’encre est parfaitement réussite, nécessite un poids spécial tel que le 14 MM pour des produits luxueux comme le carré hermès d’une grande précision.

Coté Infographie
Dans un premier temps pour pouvoir numériser le dessin de l’artiste, le dessin est repris couleur par couleur, nuance par nuance à la main afin de les séparer et d’obtenir les différents cadres qui permettront d’imprimer. Il faut être très précis et technique, le dessin est donc adapté (numérisation du dessin qui prend environ 800 heures de travail de sorte à ne voir aucun défaut dans le dessin, environs 6 mois) Ensuite chaque cadre va alors correspondre à une couleur.

Les couleurs
Sur chaque carré on peut trouver jusqu’à 47 couleurs plus ou moins, ce qui est énorme. Le travail le plus compliqué reste de d’anticiper les rematages (couleurs superposées) et qu’ils soient conformes à ce qui est commandé. Les couleurs sont aussi adaptées à la technique d’impression par une équipe pour réussir à tenir l’ambiance voulue.

Une réflexion toute au long du processus qui a alors impliqué U.Gattoni davantage dans le moindre détail.

La recette des couleurs
Les couleurs mère sont mélangées à la main et dosés très précisément pour obtenir les nuances commandées, elles sont par la suite vérifiées à l’aide d’un nuancier.
Loin de l’impression traditionnelle en sérigraphie, la chaine de production contient 150 m d’impression robotisés, la machine travaille et les hommes vérifient chaque détail tout au long de l’impression.

Carré après carré c’est un robot qui applique les teintes toujours dans le même souci de précision, de la couleur la plus claire à la couleur la plus foncée tandis que la soie est collée pour qu’elle reste bien à plat lors de l’impression.

La peinture est ensuite fixée à la vapeur, puis la soie est lavée.
le carré est donc ensuite prêt pour la dernière étape qui est le rouleautage, cousu main pendant 45 minutes par carré, les contours sont donc roulés sur le rebord, encore une étape qui nécessite énormément de savoir faire pour ne pas abimer la soie et rendre le rouleau solide et beau.
Chaque pièce après une dernière vérification complète aura nécessité 2 ans de travail, la production reste tout de même faite à grande échelle ce qui permet de sortir un grand nombre de carrés.

Brian Cougar

Cette année (2020) j’ai demandé aux étudiants de présenter le travail d’un·e artiste qui emploie la sérigraphie. Voici la présentation de Brian Cougar par Ophélie Devos.


Brian Cougar, Alexandre Martin de son véritable nom, est un artiste à la fois, graphiste, illustrateur et sérigraphe. Il a commencé la sérigraphie il y a de nombreuses années maintenant, tout à débuté avec des travaux à la main qu’il effectuait pour des concerts et des festivals de musique. Ses différentes casquettes se ressentent énormément dans son travail, notamment par la variété de ces derniers, tantôt illustratifs, tantôt numériques. Sa pratique de la sérigraphie nous permet de nous plonger dans divers univers, nous offrant des visuels variés et saupoudrés d’expérimentation. Il possède un atelier spécialisé dans l’impression artisanale situé à Paris dans le XXe arrondissement, où on peut découvrir ses différents travaux. 

L’artiste s’intéresse également au support textile, on peut alors se procurer ses tote bag, ses pulls ou encore ses bananes à l’intitulé « La Drogue » qui marque une grande popularité. Brian Cougar transmet également sa passion au travers de cours ou encore de workshop qu’il propose.

Mais ce qui reste le plus fascinant c’est sa vision de la sérigraphie mobile. Nous le savons, cette pratique peut demander un nombre important de matériels, mais aussi d’espace. Pourtant au travers d’un système ingénieux, appelé le « Print Bike », il réussit à transmettre l’art de la sérigraphie au plus grand nombre lors d’événements divers. Il s’agit d’un vélo amélioré offrant la possibilité d’installer des cadres et de sérigraphier en toutes circonstances. Ainsi Brian Cougar peut faire une démonstration grand publique dans les lieux auxquels il est convié, cela laisse même l’opportunité aux intéressés de s’y essayer. Tout ce procédé montre chez l’artiste l’envie du partage, et de faire découvrir la sérigraphie à quiconque le souhaite. Selon ses mots après avoir travailler sous forme d’intervention dans des milieux pédagogique il a entrepris de se spécialisé dans la mise en place de workshop en extérieure. Brian Cougar est un artiste qui a réussi allié sa passion de la culture vélo alternative à la sérigraphie, ce qui a fait naître cette vision de la sérigraphie mobile; l’impression peu importe le lieu à l’aide de son vélo cargo.

Olivier Schrauwen

Cette année (2020) j’ai demandé aux étudiants de présenter le travail d’un·e artiste qui emploie la sérigraphie. Voici la présentation de Olivier Schrauwen par Frank Delorme.


Olivier Schrauwen, né en en 1997, est un auteur de bande dessinée belge. Il a étudié l’animation à l’Académie royale des beaux-arts de Gand avant de poursuivre un master de bande dessinée à Sint-Lukas, à Bruxelles.

Il est très actif dans le monde de la micro édition et publie fréquemment dans des revues, fanzines, etc

Celui ci, malgré ses collaborations avec de prestigieuses maisons d’édition ( Fantagraphics) et son succès à l’international, a l’habitude de s’auto-éditer ou de travailler avec de petites maison d’édition qui, lui garantissent un grande liberté. Ainsi, Olivier Schrauwen peut librement expérimenter narrativement, graphiquement mais aussi dans sa manière de publier.

Arsène Schrauwen , par exemple fut originellement concu et pensé en risographie, pour être publié en trois volumes dont il assurait la distribution.

Après sa republication chez Fantagraphics  en un seul et même livre, l’auteur décide d’y intégrer des pages de «pauses»  ou il recommande d’attendre quelques semaines.avant de poursuivre la lecture Cette pratique inhabituelle lui permet de reproduire l’effet d’attente entre la parution de plusieurs tomes, et de proposer une lecture qu’il estime plus adaptée à de longs roman graphiques.

Cela lui permet également de penser la construction de son livre différemment. Ces pages de pauses deviennent un terrain de jeu idéal pour y expérimenter la risographie. Olivier Schrauwen y superpose des formes simples qu’il compose en motifs géométriques plus complexes.

A l’origine utilisée comme moyen de production moins onéreux, Olivier Schrauwen joue de cette bichromie imposée.

Dans Arsène Schrauwen, l’utilisation de la bichromie sert la narration.Elle est pensée dans son album pour signifier un changement de température, différencier les scènes réalistes de celles plus oniriques, elle réprésente le passage du jour à la nuit ou encore symbolise le clignotement d’un néon. Ces dispositifs chromatiques ne sont cependant  jamais fixes, il en change constamment le fonctionnement.

Le miroir de Mowgli est un autre exemple de l’utilisation habile qu’Olivier Schrauwen fait d’une simple bichromie en sérigraphie. Dans un livre concu en miroir, ou les planches, les cases résonnent entre elle et ou la thématique du reflet est si importante, l’utilisation des couleurs complémentaires et le résultat de leur superposition s’avère idéal. L’usage, la place des couleurs et des superpositions, leurs signification lui permet de mettre en places des dispositifs presques ludiques dans la conception de ce livre objet.

Prysm Edition

Cette année (2020) j’ai demandé aux étudiants de présenter le travail d’un·e artiste qui emploie la sérigraphie. Voici la présentation de Prysm Éditions par Charlotte Catty.



Prysm Edition est une association, un atelier participatif de sérigraphie basé a Marseille. L’atelier est créé en 2016 et géré par deux artistes peintres :

  • Sébastien Roulet diplomé des beaux-art de Marseille.
  • Arthur Marcelja doté d’une formation en sérigraphie industrielle.

Ces deux artistes, en plus de leur travail artistique, sont disponible afin d’imprimer les pièces d’autres et ce dans toute la France . Ils privilégient un travail artisanal, écologique et la communication avec divers artistes à condition qu’ils soient motivés par les mêmes valeurs. Néanmoins pour certains projets ils acceptent de réalisé des tirages avec des encres différentes
(quadrichromie, encre gonflante, phosphorescente, fluorescente…)

Ma démarche créative est un processus redondant d’un geste appliqué comme le découpage, l’effacement ou bien même le geste de la sérigraphie

Sebastien Roulet


Sebastien Roulet

est un artiste peintre marseillais issu du milieu «Street art». Il cherche une pratique de la spontanéité, de l’abstraction du langage et du geste. Son utilisation de la sérigraphie à pour but d’expérimenté sur les formes automatiques. Il met cela en pratique depuis la création de l’atelier. Il réalise d’autres types de peintures comme par exemple la peinture sur verre en utilisant toujours le même langage graphique.


Arthur Marcelja

est un artiste marseillais sortant d’un cursus d’art appliqué. Comme son collègue, il fait ses premiers pas dans le milieu du graffitis et plus particulièrement le pochoir. Ses sérigraphies reflètent beaucoup ses influences ,on retrouve le goût du street art, du pochoir et de la typographie.


Pour en finir, j’aimerai vous parler d’une troisième artiste qui imprime chez Prysm Edition :

Vanessa Husson

Vanessa Husson est une artiste illustratrice née en 1991 et vivant a Marseille. Elle travaille en sérigraphie des paysages colorés et abstraits ainsi que des illustrations naives en jouant sur des superpositions. En dehors de la sérigraphie, elle réalise également des installations et des sculptures toujours sur le thème du paysage, territoire, couleur et du voyage.


Ces trois artistes m’ont attiré par leur univers coloré, abstrait , naïf et expérimental. J’aime énormément le coté graphique, découpé et leur rapport direct à la peinture ou à l’illustration. L’utilisation de couleurs flash, fluo, me tiennent également beaucoup à coeur car j’essaie de les utilisés dans mes travaux. Je leurs trouve un coté fauviste, cubiste , brut et tribal .
Leurs sérigraphies sont modernes, intrigantes et me rappelle certains artistes comme:
Paul Cox, Gauguin, Klee , Kandinsky etc..

Underway Studio

Cette année (2020) j’ai demandé aux étudiants de présenter le travail d’un·e artiste qui emploie la sérigraphie. Voici la présentation de Underway Studio par Violette Cantinieaux.


Créé en 2015 par ses quatre membres fondateurs, est un studio collectif d’illustration utilisant principalement la sérigraphie comme technique d’impression de leurs œuvres.

Actuellement, ils sont basés dans le sud de Londres précisément à Brixton, quartier super dynamique et qui évolue beaucoup grâce à la créativité artistique ambiante. Leur premier atelier se trouvaient en-dessous du pont aérien de Westway à Londres, le nom Underway en fait justement le référence.

Mais tout au début, les différents membres du studio sont arrivés chez Kindred Studio, à Ladbroke Grove, après leurs études et c’est là qu’ils ont eu le premier rapport au monde du travail et ses aléas ainsi que la possibilité de se créer un réseau avec les autres artistes y travaillant. Ils y ont aussi eu l’opportunité avec le projet Ecotopia (sujet : l’utopie d’un avenir durable) de se définir comme réels professionnels du milieu en étant exposés dans de grands rassemblements artistiques comme le London Design Festival en 2016.

Ils décidèrent après de se libérer de la contrainte de grands studios qui est souvent lié au fait de devoir partager un espace selon des horaires par exemple, et de créer Underway Studio en récoltant et achetant du matériel souvent déjà utilisé mais bien moins coûteux

Les 4 membres sont Aiden Barefoot, Anna Schmidt, Caitlin Parks et Melissa North.

Le travail graphique du studio est vraiment axé sur la recherche graphique avec des photographies d’architectures mêlées de collages, de formes et de dessins. Lors de leur première exposition « Printed Spaces » les 4 membres ont regroupés des travaux collectifs réalisés ensemble sur l’exploration de l’architecture des espaces culturels de Londres.

Récemment, ils ont eu un projet avec la célèbre marque Adidas, qui était de customiser une paire de Adidas Superstar afin de la présenter lors du showcase Adidas & Creative Debuts pour les 50 ans de la marque.

Maintenant ils réalisent des workshops accessibles à tous ceux qui veulent expérimenter cette technique d’impression, et ils ont créés aussi des Kit /Packs de design sérigraphiques/collages (composés de textures, formes, photo de bâtiments) qu’eux imprimeront au studio, afin de s’occuper pendant le confinement.

J’ai choisi ce studio car j’ai eu l’occasion de voir leurs réalisations en vrai lors d’un évènement à Londres, j’adore le fait qu’ils utilisent des photos de l’architecture typique de certains quartiers, et ils arrivent à vraiment bien composer les images de manière sobre, ils font de belles recherches au niveau des couleurs et des matières.

Braulio Amado

Cette année (2020) j’ai demandé aux étudiants de présenter le travail d’un·e artiste qui emploie la sérigraphie. Voici la présentation de Braulio Amado par Mathis Brosseau.


Luc Van Malderen

Cette année (2020) j’ai demandé aux étudiants de présenter le travail d’un·e artiste qui emploie la sérigraphie. Voici la présentation de Luc Van Malderen par Valéria Almeida.